MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE DÉVELOPPEMENT DURABLE MULTINATIONALE Schneider Electric : le développement durable au cœur de sa stratégie Gilles Vermot Desroches, directeur du développement durable de Schneider Electric, explique la contribution de la politique de développement durable à la stratégie de son groupe industriel. Précisions. Qualité Références : Quelle est la réflexion de votre groupe industriel sur le développement durable ? Gilles Vermot Desroches : Schneider Electric est une très vieille entreprise française dont l’activité au XX e siècle a évolué avec les technologies pour devenir le leader de tout le matériel électrique et des automates industriels. Elle s’interroge sur la convergence de ces métiers au moment où le monde entier effectue les transitions énergétique et numérique. Elle est devenue une entreprise mondiale encore plus grande avec des métiers proposant de l’efficacité énergétique permettant de réduire les émissions carbonées tout en améliorant le confort et la santé et l’accès à l’énergie pour le monde entier. Dans sa réflexion sur les enjeux de développement durable, Schneider Electric s’interroge sur les valeurs pour l’entreprise, la société et la planète. D’abord, elle se pose cette première question : comment l’entreprise accroit et rend mondial l’ensemble de cette politique de responsabilité (sociale, environnementale et de gouvernance). Autre questionnement : comment l’entreprise dans un siècle naissant avec les objectifs d’enjeux du développement durable ajuste son offre de valeurs et de solutions pour être un acteur efficace dans la lutte contre le réchauffement climatique, le respect de la biodiversité, la réduction de la pauvreté et le développement économique mondial. On a toujours mis en résonance depuis le début du XXI e siècle, ces 2 questions pour ne pas séparer le développement durable (des politiques de responsabilité sociale) du portefeuille des affaires. Ainsi, il y a un lien entre la responsabilité du groupe globale avec plus de 200 usines dans le monde et une présence dans plus de 100 pays, et le partage d’une même vision de la responsabilité sociale, environnementale et de la gouvernance. Gilles Vermot Desroches, directeur du développement durable de Schneider Electric © DR 20 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°73 • Juillet-Août-Septembre 2017
DÉVELOPPEMENT DURABLE MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE Autre interrogation : comment en intégrant les enjeux du millénaire devenus ceux du développement durable, Schneider Electric ajuste son offre et son innovation pour être un acteur positif sur tous ces enjeux. Ainsi, elle fait appel au baromètre Planète et Société accessible par tout le monde à tout moment et à n’importe quel endroit du monde sur le site Internet du groupe. Q.R. : Comment fonctionne votre baromètre Planète et Société ? G. V. D. : Le baromètre fixe, par intervalle de 3 ans, les objets concrets qui répondent à la fois à la performance de la responsabilité sociale du groupe et de l’évolution de son offre. Aujourd’hui, nous sommes au 4 e baromètre composé de 16 objectifs. A chaque trimestre, les performances sont additionnées pour chaque objectif. Ce baromètre permet d’obtenir une vision globale afin que toutes les parties prenantes, en particulier, les collaborateurs de Schneider Electric, comprennent comment on transforme la vision d’une entreprise qui veut, à la fois, s’engager avec ses hommes, son appareil industriel et ses fournisseurs dans des enjeux de développement durable et transformer son offre pour répondre aux enjeux de ses clients sur ces sujets. Ses 16 indicateurs sont répartis en trois chapitres : planet, profit, people. Ils sont répartis en grands thèmes « Megatrends » considérés prioritaires pour notre propre évolution qui sont traités dans les grands négociations internationales : le changement climatique et l’efficacité énergétique, la biodiversité, l’éthique, l’économie circulaire, les affaires et les relations avec les partenaires, la santé et l’équité, le développement et l’accès à l’énergie. Puis ces grands thèmes sont traduits par des objectifs précis mesurés dans le monde tous les trimestres. Par exemple, ces objectifs peuvent concerner la réduction des accidents du travail dans les 3 prochaines années de 10 %, la réduction de la consommation énergétique et des émissions de carbone, un plan d’égalité salariale des femmes et des hommes par pays , la formation de jeunes sans emploi du bas de la pyramide à un métier de l’énergie, l’accès à l’électricité des populations, un logiciel d’éco-conception et l’invitation de nos fournisseurs à partager nos enjeux de développement durable en analysant leur activité suivant le référentiel ISO 26 000. Tous ces référents ont été réfléchis il y a 4 ans. La note du baromètre était au départ de 3 sur 10. A 2017, elle est arrivée à la note de 9 sur 10. Actuellement, notre commissaire aux comptes, Ernst & Young, donne une notation à la véracité, au sérieux de la justesse des informations et des résultats financiers publiés dans le rapport annuel. Ces informations sont publiées tous les trimestres depuis 5 ans avec les résultats financiers de Schneider Electric. On est aussi la première entreprise qui publie ses résultats (financiers, extra-financiers) tous les trimestres par notre PDG, Jean-Pascal Tricoire ou Emmanuel Babeau, directeur général délégué en charge des finances et des affaires juridiques. De plus, les notations externes contribuent à la réputation de Schneider Electric. Elle permet de répondre à notre premier challenge : celui de rendre le groupe attractif aux jeunes talents sensibles aux enjeux de développement durable au moment de leur choix d’entreprise. « Notre premier challenge : celui de rendre le groupe attractif aux jeunes talents sensibles aux enjeux de développement durable au moment de leur choix d’entreprise. » En outre, l’ensemble des rémunérations variables chez Schneider Electric ont une part annuel liée à la performance du baromètre, la performance économique du groupe, la réduction des non qualité et la qualité des relations clients… Par exemple, la performance du baromètre compte pour 20 % de performance de l’accord d’intéressement et de participation des tous les salariés du groupe. Quant aux dirigeants, ils ont des actions gratuites appelées des actions de performance permettant d’accroitre leurs fidélités obtenues après plusieurs années (3 à 4 ans selon les pays). 15 % des actions de la performance sont liés à celle du baromètre. Enfin, il est important de rendre Schneider Electric attractif en termes de responsabilité et de bien-être au travail tout en mettant sur le marché des offres qui ont des chances de répondre de plus en plus aux attentes des clients et aux enjeux de développement durable. Tous ces facteurs sont pris en compte dans la rémunération. Q.R. : Quel est votre parcours ? G. V. D. : Ingénieur, j’ai travaillé à la fois dans le tissu associatif et pour l’Etat ainsi que pour d’autres entreprises avant de rejoindre Schneider Electric pour porter cette démarche de développement durable depuis environ 20 ans. Ma première activité au poste de directeur de développement durable consiste à être attentif, à comprendre et à simplifier tous les grands enjeux de la planète autour des objectifs de développement durable pour les faire connaitre le plus largement possible aux managers et aux leaders du groupe. Quant à ma deuxième mission, elle réside à transformer avec ces managers des objectifs précis, mesurables et à rendre le plus ambitieux possible notre volonté d’engagement pour lui donner corps et permettre d’embarquer singulièrement les salariés de Schneider Electric dans cette politique de performance sociale et environnementale. QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°73 • Juillet-Août-Septembre 2017 I21
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